La dame de la nuit n'est jamais présente. Je sais qu'on vous l'a dit mais c'était médisance ! Elle saute hors de son lit, maintes fois, sans un bruit, un pied d'nez à la vie vers je n'sais quel paradis !
Cette femme dans la nuit, doucement, hors du nid, marche à pas feutrés comme un chat qui s’ennuie. Si vous pensez la voir c’est juste qu'elle s’enfui vers un autre trottoir qu'elle arpente pardi !
Le visage plein de suie, elle aime bien le noir et au creux de la nuit, il n’y a jamais d'espoir.
Retourner dans son lit, c'est comme un peu se pendre.
Mettre fin à sa vie, elle ne veut pas l'entendre.
C'est l'esprit de la forêt qui chuchote à l'oreille des canidés.
D'une apparence brumeuse, impalpable et pénétrant, il poursuivait souvent la gueuse, sans se montrer, en se cachant.
Au clair de lune, les soirs d'été, quand la bise nous frôle, c'est encore lui, cet entête, venant sans cesse nous chahuter.
Quand le soleil se lèvera, arrivera enfin la trêve.
Il s'évanouira au premier rayon qui tombera sur le gazon.
- M'aimerez-vous encore quand je serais vieille ? Quand ma peau pendra de partout ? Quand je ne sentirai plus la cannelle ?
- Ha non, Surement pas !
- Ce qui me plait en vous, c'est votre spontanéité déroutante. Celle qui ne promet jamais des lendemains qui chantent. Elle reflète la vie et les chemins en pente sur lesquels nous iront sans l'ombre d'une chance.
- Ne t'en fais pas ma mie, ce temps est encore loin. Où tu vas, je te suis, fidèle comme un chien.
- Et si, sur le retour, on croise un apollon me montrant ses atouts, fier de son aiguillon. Serez-vous donc jaloux, méchant comme une teigne, de me voir à genou devant son porte-enseigne ?
- Il ne pourra m'égaler par tant de cruauté et si cela te déplaît, alors je me tairai.
- Venez avec moi, le temps nous fait défaut. Vous savez comme moi qu'on ne peut voler plus haut.
Quand il arrivait en ville, une foule se créait. Ce n'était pas pour l'honorer mais bel et bien pour le lyncher.
Pour vous dire la vérité, ses propos étaient déplacés.
Toujours il dérangeait, ses mises en garde agaçaient.
Quand des comptes étaient demandés, les gens culpabilisaient.
"De quel droit vient-il nous juger ? De nous, rien il ne sait !"
Pourtant, à les observer, bien des choses on apprenait.
Comment leurs cuillères ils tenaient, leur façon aussi de manger.
Le plus étonnant était qu’ils faisaient ce qu’ils interdisaient.
L’inconnu trouvait ça déplacé et à l’entendre, leurs poils s’hérissaient.
Comme gêné par un moucheron, dans un premier temps, ils ont voulu le chasser. Puis leur autre manière d’agir a été de vouloir l’effacer.
Mais ce n'était pas un homme. Un travail de titan avait alors commencé.
Il n'était pas des plus dociles, farouchement il résistait avant de s'évaporer.
Ils finirent par tourner en rond sans se remettre en question.
On n’apprend rien de bon quand nos yeux restent fermés.
On agit d’une nulle façon pour conserver un semblant de dignité.
Une nuit, par inadvertance, une fée s’était penchée sur son berceau.
A coup d’éventail, faisant un don immense, elle l’avait parée d’un bout d’âme plus gros.
Ce présent, quelle souffrance, là où elle va, elle ne voit rien de beau.
Sous les étoiles, elle erre en silence cherchant en vain un peu de repos.
Maudite à jamais, où rien n’étincelle, il y a toujours une ombre au tableau.
Désespérée, la demoiselle finit par voir le bout du rouleau.
« Pourquoi lutter ? » se dit-elle. « Autant faire bon usage de ce cadeau ! »
Elle ouvrit sa fenêtre, sauta dans le néant.
Ses ailes étaient trop faibles, le don bien trop grand.
Daughter - "Get Lucky" (Daft Punk cover)
Daughter's cover of Daft Punk's 'Get Lucky', recorded live & exclusively for Huw Stephens on the BBC Radio One Live Lounge on Saturday, 27th April 2013. Daughter Official Site: ...
Par galanterie, il avait ôté son chapeau laissant passer la dame arrivant à son niveau.
Dans sa poche il glissa sa main et tomba sur un mot lui fixant rendez-vous dans le bistrot du coin.
Le pas léger, il parti gaiement, continua sa journée, libre comme le vent.
L’heure attendue arriva enfin, il allait retrouver la femme dont il ne savait rien.
Il y a des rencontres où l’on se met à table.
Sa compagne était charmante et lui bien aimable.
Ils finirent leur nuit sous un ciel étoilé, se promirent des folies, se quittèrent à regret.
Il tomba des nues quand le jour fut venu.
Le bar n'existait pas, pas plus que l'inconnue !
Il y a de ces soirées que l'on n’oublie jamais.
Dans la ville fantôme se frôlent les âmes. Certaines chantonnent et d’autres s’enflamment. Le jour les camouffle, la nuit les rend visible. Elles font des escarmouches puis deviennent nuisibles.
Le pavé humide des rues laisse glisser ces spectres le long des avenues. Il arrive qu’elles traversent le solide, passes murailles, êtres hybrides.
Le souffle dans la nuit que l’on sent sur nos peaux est leurs frôlements quand elles passent en troupeau.
Vous l’aurez compris, les âmes se regroupent. Elles cherchent des abris le long de leur route. Si vous les croisez, sortez de leur chemin. Le dernier aventurier a fini dans un ravin.
Il ne voulait pas qu'on l'embrasse. Le seul fait d'imaginer l'acte déclenchait en lui un mouvement de recul.
Un jour, il avait franchi une barrière, celle du corps, et dans sa jouissance avait échappé un "je t'aime". Terrifié par ses propres paroles, il s'était muré dans un silence têtu en ayant l'impression d'avoir trahi, sali en mentant malgré lui.
Il est de ces êtres qu'il ne faut pas toucher ni approcher de trop prés. Sous couvert de nonchalance, il fait un pas en avant, dix en arrière, détruit le beau qu'on pourrait voir à ses côtés.
Il ne faut pas lui en vouloir, il est ainsi fait et seul sur cette terre.
Au plus profond de lui habite le néant, ça ne se soigne guère.
Stéphane et Stéphanie, en un jour béni, se sont unis. Leur destin fut celui de porter le même prénom qui leur fit partager la même maison.
J'ai attendu mon Jules qui jamais ne vint. Mais j'aurais pu connaître aussi bien un Julien.
Mes pas croisèrent néanmoins Roméo qui était loin d'être celui qu'il me faut.
J'aime à garder mon indépendance et tu me mets sans cesse en souffrance !
Ho Roméo, Roméo, Roméo ! Pourquoi es-tu si beau malgré tous tes défauts ?