Tout avait commencé par une belle journée, les oiseaux chantaient, je les écoutais.
Mon esprit vagabondait bien plus qu'autorisé. Je me laissais bercer, seule et apaisée. Mais un bruit vint troubler ma douce retraite. Je le pris donc aussitôt pour un traître. Il faut reconnaître, qu’assise à la fenêtre, si je devais tomber, j'en prenais pour perpète.
Le bond que je fis n'était pas un sursaut mais bien un saut de l'ange à cause de ce nigaud. Suspendue à la corde qui me sert pour le linge, j'avais l'air malin, mes pieds sans escarpins.
La voix de mon voisin me parut bien plus claire, il disait, ce gredin, qu'il partait pour Cythère. Sa femme, depuis peu, disparue en terre donnait à l'atmosphère quelque chose d'austère. La cuisine était sombre, les volets mi clos, mon corps n’faisait pas d’ombres, j’avais la stéréo. Chose énigmatique, cet homme, un lanceur de frites, avait un beau costard qui brillait dans le noir.
Le téléphone à l’oreille, il me tournait le dos. Et moi, sans pareille, je cherchais un poteau. Dans la conversation, il parlait du mélo qui avait, hélas trop tôt, emmené son alter égo. Un éclat de rire me fit sursauter, enfin, si j’ose dire car j’étais mal placée ! De la pièce à côté, une femme surgit et me montra du nez afin qu’il réagisse.
N’attendant pas mon reste, j’entrepris, je me déleste de quelques amulettes posées sur ma veste. Des mouvements violents pour les faire tomber me font, furtivement, réaliser que tout à côté, se trouve une gouttière. Eviter le cimetière était ma seule idée lorsque mon réveil se mit à sonner.